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L'orchis de Hyères fleurit à La Roquebrussanne
Voici quelques jours déjà que l'on voit fleurir dans les prairies et au bord des chemins des spécimens d'Orchis d'Hyères (Orchis Olbiensis).
Cette petite orchidée sauvage méditerranéenne est la première orchidée de la saison qui fleurit à la Roquebrussanne. Ses petites fleurs se bousculent et parviennent à se regrouper autour d'un épi. Leurs teintes rose et violette contrastent avec le vert tendre, lisse et soyeux de son feuillage.
Elle est assez fréquente dans les garrigues ouvertes du pourtour méditerranéen, mais le Parc de la Sainte-Baume est le principal endroit dans le Var pour croiser cette très jolie fleur. Et vous ne la rencontrerez jamais chez un fleuriste !
Petites mais vaillantes, les fleurs de thym enchantent les printemps du monde
Le thym est une plante aromatique utilisée dans les cuisines du bassin méditerranéen, dans le sud de la France comme en Syrie. Pourtant, il s'épanouit bien au-delà du monde méditerranéen, par exemple au nez et à la barbe de jardiniers au cœur de la province canadienne du Saskatchewan.
Ainsi il y a deux ans, nous avons reçu Deirdre venue du Canada pour perfectionner son français. L'hiver, plutôt doux cette année là, avait favorisé la floraison précoce du thym. Un après-midi, alors que nous randonnions sur une pierraille parsemée de thym en fleurs, Deirdre m'a raconté comment sa mère avait appris par un beau jour de printemps que son jardin, au centre du Saskatchewan, abritait cette plante aromatique. C'est une femme Syrienne, hébergée par la mère de Deirdre qui a reconnu le parfum du thym fraichement coupé par la tondeuse. C'est elle qui a appris à son hôtesse que son jardin recelait cette délicieuse plante aromatique ! Depuis ce jour, le thym prospère dans ce jardin du Nord canadien et la maman de Deirdre n'a plus jamais acheté de thym au supermarché !
L'arbre qui cache la forêt
Placé légèrement à gauche du centre du tableau dont il occupe toute la hauteur, le Grand Pin constitue l'unique personnage visible du tableau éponyme peint par Paul Cézanne entre 1895 et 1897.
Cézanne ne peut se résoudre à le circonscrire dans le cadre de la toile : son tronc et ses branches se prolongent dans un hors-champ qu'il nous convient d'imaginer. Imaginer ses racines qui abritent une colonie de larves de cigale. Imaginer ces larves qui patientent sept longues années à son pied avant de se métamorphoser sur son tronc et de coloniser ses branches le temps d'un seul été. Sentir les parfums subtils que son écorce exhale par une chaude journée d'été ou après la pluie. Entendre le sifflement de ses aiguilles agitées par un mistral violent. S'enivrer de la cymbalisation des cigales camouflées sur son écorce. Savourer le bruissement de nos pas sur les aiguilles séchées par le temps. Caresser les gouttes de sève, grasses et odorantes, qui perlent à la surface de son écorce rugueuse.
Comme souvent avec la peinture de Cézanne, la contemplation du Grand Pin ouvre un gouffre entre une réalité visible - la présence du résineux dans le paysage provençal - et une réalité sensible composée de la somme de nos expériences sensorielles. Et cette contemplation nous plonge dans un délicieux abîme.